Mort d'un mauvais compagnon
"Pauvre Pinochet, à l'heure qu'il est, il doit être sous les verrous". Quand il apprend que la marine s'est soulevée, tôt ce matin du 11 septembre 1973, Salvador Allende, le président socialiste chilien, est toujours persuadé de l'allégeance du général Augusto Pinochet, nommé commandant en chef de l'armée de terre en août. Il est d'autant plus sûr de cette fidélité que les deux hommes sont francs-maçons. Or on ne trahit pas la parole donnée dans la franc-maçonnerie. Lorsque le palais présidentiel de La Moneda est bombardé par l'aviation, il va même jusqu'à lui téléphoner pour lui demander de le tenir au courant de la situation.
Mais Pinochet, maître dans l'art des courbettes
pour gérer sa carrière, est déjà
passé du côté des putschistes. Presque au dernier
moment il est vrai. "Cela pourrait nous coûter la vie" faisait-il
remarquer à ses conjurés le 9 septembre. Mais, fort de la
puissance de son poste, il sait qu'il sera en position de force pour
diriger la junte qui doit s'installer si l'opération
réussit.
http://tf1.lci.fr/infos/monde/ameriques/0,,3366759,00-pinochet-dictateur-mort-dans-lit-.html
Comment ne pas penser au mythe d'Hiram, architecte du temple de Salomon, tué par un frère compagnon qui incarnait... l'ambition démesurée. Pinochet en mauvais compagnon, jaloux et envieux, l'image bien que poussive reste forte. En maçonnerie aussi, les loups sont dans la bergerie et si, dans le mythe initial, les mauvais compagnon incarnent ce qui en chacun d'entre nous empêche le developpement et l'épanouissement de notre vie intérieure, la réalité la plus crue rejoint parfois la métaphore symbolique